Coach : le métier le plus arrogant du monde

coaché, l'obligé du coach

Comment appelez-vous la personne qui s’offre les services d’un coach ou qui bénéficie de l’accompagnement d’un coach ?

Si vous répondez “coaché”, sachez que cette réponse est désormais majoritaire dans les entreprises et chez les coachs.

Tout le monde semble effectivement se satisfaire du fait de désigner le client d’un coach le “coaché”.

Après tout, ne dit-on pas “être coaché par…” ?

Logique, en somme.

Sauf qu’il y a un problème : cette formule linguistique étant passive, la posture du « coaché » le devient aussi.

Utiliser le terme “coaché” pour désigner la personne qui entreprend un coaching, revient à déléguer au coach la responsabilité totale de faire bouger les lignes.

À le laisser agir pendant que nous restons au chaud dans notre attentisme prudent de spectateur.

À attendre de voir ce que le coach va faire de nous, lui qui a le pouvoir de nous transformer.

C’est pour ça qu’on l’a choisi non, après tout ?

Vous me voyez venir, si ce mode relationnel est devenu courant, ce n’est pas ma conception du coaching.

« Se faire coacher » n’est pas une bonne idée

De mon point de vue, “on ne se fait pas coacher “comme on se ferait “transformer”.

Mon métier n’est pas de transformer mon client.

C’est de mettre en place les conditions qui lui permettent de changer ce qu’il désire changer.

Parce que si l’intention du coach est de transformer son client, alors il décide pour lui. Dans ce cas, le coach est davantage un consultant ou un formateur dont on attend les conseils. Son mandat n’est dès lors plus celui de coach. Il est payé pour transmettre et porter la responsabilité de la transformation.

Ce coach-là peut très bien s’adresser à des gens qui n’ont aucune envie de changer et leur vendre une transformation qu’ils n’entreprendront jamais.

Ce n’est pas mon cas.

Mais tout n’est pas perdu, restez avec moi et venons-en au titre de cet article.

Dans quel autre métier que celui de coach le client prend-il le nom du métier en question en y ajoutant un « é » ?

Comment appelle-t-on les personnes qui font appel à des avocats, des consultants, des experts-comptables, des électriciens, boulangers, peintres, antiquaires et conférenciers ?

Réponse : des clients.

Comment appelle-t-on les personnes qui font appel à toute entreprise qui leur fournit un produit/un service ?

Réponse : des clients.

Utiliser le nom de son métier pour désigner la personne qu’on accompagne me semble particulièrement troublant de la part de professionnels qui prétendent travailler dans un contexte paritaire avec leurs interlocuteurs.

Si vous allez voir un avocat, êtes-vous “avocaté” ?

Si vous allez chez le boucher, devenez-vous “boucherisé” ?

Alors, pourquoi seriez-vous “coaché” quand vous allez voir un coach ?

De mon point de vue, si je dois nommer “coaché” la personne que j’accompagne, alors je me considère autant le “clienté” qu’elle est le “coaché”.

Question : dans quelle mesure pensez-vous que les coachs aimeraient être appelés des “clientés”, considérés comme passifs et inféodés à leur relation au client ?

Vous l’avez compris, je joue avec les mots mais les mots ne sont pas anodins. Comment pourrions-nous donc rétablir l’équité dans la relation entre le coach et son client ?

Supériorité ou parité : telle est la question

La réponse à cette question se trouve dans le contrat de collaboration entre le coach (h/f) et les personnes qui font appel à lui.

L’une des justifications fréquemment avancées pour utiliser le terme “coaché” est de distinguer l’employeur qui finance le coaching (qui serait le “client”) des collaborateurs qui sont accompagnés (qui seraient les “coachés”).

En l’occurrence, pour moi en tant que coach, j’ai simplement 3 niveaux de clients différents :

👉 1 – L’entreprise qui paye le coaching : c’est le client mandataire.

👉 2 – Le RH (h/f) qui a une responsabilité dans la réalisation du coaching : c’est le client prescripteur ou sponsor.

👉 3 – L’individu ou l’équipe que j’accompagne : ce sont mes clients finaux ou clients directs.

Tous sont parties prenantes dans le contrat que je leur propose et leur responsabilité dans l’issue du coaching est placée au coeur du cadre de notre collaboration.

Récapitulons : “coaché”, de même que “participant” ou “bénéficiaire” sont autant de termes dont l’utilisation induit, avant même que le coaching ne démarre, un cadre de collaboration non paritaire, déresponsabilisant et, de mon point de vue, contre productif.

Il y a bien-sûr autant de façons de coacher qu’il y a de coachs.

Néanmoins, il me semble utile, tant pour les personnes qui entreprennent un coaching que pour les prescripteurs et les coachs, de définir de manière explicite les fondamentaux de leur cadre de collaboration.

De ce point de vue, l’utilisation du terme “coaché” au lieu de “client” n’est pas anodine.

Parfois, un seul mot en dit plus que tout le reste.


Je suis Laurent MANUEL et j’aide les dirigeants et leurs équipes à devenir antifragiles.

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