L’impossible auto bienveillance

L'auto bienveillance, un outil puissant de conduite du changement
©Believe In Yourself by Isaac Gautschi

Ça y est, je me suis installé dehors, sur une terrasse ensoleillée, au calme et entouré de verdure. Il ne m’en fallait pas moins pour écrire sur ce thème…:)

C’est pourtant pas grand chose, sortir de mon bureau pour me poser quelques mètres plus loin. Et, en même temps, il n’y a que lorsque je le fais que j’en mesure l’effet, toujours puissant, toujours agréable, parfois déroutant mais tellement utile !

Oui, j’ai bien dit « utile ». Je pourrais même dire « essentiel » voire « vital » tant ces petites déconnexions avec mes habitudes se révèlent souvent de belles connexions avec mon essentiel.

Mais revenons au pourquoi de cet article.

Aujourd’hui, tout le monde parle de bienveillance, y compris dans les entreprises. Nous recevons d’innombrables injonctions pour faire preuve de bienveillance envers les autres.

Sauf que :

Un : il nous arrive de rencontrer des personnes qui ne sont pas, elles, franchement bienveillantes (si si…)

Deux : la plupart du temps, nous ne savons même pas être bienveillant(e) avec nous-mêmes !

Cela ne fait pas partie de notre éducation, de notre culture ni de notre ADN spirituel ou religieux. Le cadre de référence judéo-chétien de notre société nous invite au contraire à souffrir pour exister.

Parmi les messages subliminaux que notre éducation a planqué dans les recoins de notre esprit, le « Fais un effort » est un grand classique. Sans effort, point de salut !

Autrement dit, nous sommes conditionnés pour ne réussir que dans la peine.

Donc, si j’ai mal, si je suis fatigué, si j’en ai ras-la-casquette, ben…faut continuer comme si tout était normal.

Avec un peu de chance, mon entourage va s’en apercevoir et je me sentirai valorisé, tel un héros du quotidien qui passe au-delà de ses souffrances pour accomplir son destin.

Peut-être aussi que quelqu’un va vouloir prendre soin de moi, auquel cas ma première réponse sera : « Tout va bien, merci. Ça va passer ! »

En voulant aider les autres sans vraiment prendre soin de moi, quel message je transmets ?

Ce qui m’a permis de changer de cadre de référence, c’est mon travail.

En créant Métavie, j’ai en effet décidé d’aligner qui j’étais avec mon quotidien professionnel et personnel. Ce que je n’avais pas prévu, c’est la taille du chantier personnel que j’ouvrais…

J’ai dû creuser profond en moi et me faire accompagner par des personnes extra-ordinaires, tant par leur expertise métier que par leurs qualités humaines.

Il fallait que je trace ma route avec plus de confiance en ma spécificité. J’ai donc travaillé pour me déployer avec le plus de naturel et de fluidité possible, à l’opposé des réflexes d’efforts permanents que j’avais avant.

Conséquence : moins de passages en force et beaucoup plus de respiration(s) pour vivre et travailler comme j’aime. Un peu comme si j’avais changé de thermostat interne.

Désormais, je n’ai plus besoin d’avoir très mal ou de tomber malade pour m’écouter. J’ai développé une hyper sensibilité à mes propres signaux faibles et je m’en sers !

Concrètement, je dédie désormais 2 demi-journées par semaine pour m’occuper de mes enfants, parce que j’en ai envie.

Je viens d’aller chez  mon ostéopathe alors que je n’avais aucune douleur.

Je suis attentif aux actualités positives et fuis les chaînes d’information continue.

Ce midi, je me réjouis de déjeuner avec une amie dans un restaurant que je ne connais pas encore.

Et j’ai pris 4 semaines de vacances cet été.

Ce qui était un effort quasi inconcevable pour moi au début est devenu une évidence lorsque j’en ai vu les effets sur mes clients.

Oui, j’ai bien dit mes clients et pas ma famille.

J’avais évidemment remarqué que ma famille se portait globalement (bien) mieux lorsque j’étais moi-même détendu 🙂

Mais je n’avais pas anticipé le fait qu’en étant plus auto bienveillant, je permettais à mes clients de l’être plus facilement à leur tour.

Je n’avais pas anticipé le fait que mon propre alignement impacterait celui des managers que j’accompagne.

Et que cela changerait autant de choses chez eux aussi.

C’est comme le caillou dans notre chaussure : il est petit mais quand on l’enlève, ça change tout

C’est la raison pour laquelle, avec mes clients, je ne parle pas que d’outils réservés au monde professionnel.

Quels que soient leurs situations, leur principal levier de développement concerne en effet leur niveau de confiance en soi. Or, parler techniques de management ou de communication est stérile si la confiance dans sa capacité à changer n’est pas là.

Et pour la développer, je crois qu’il faut commencer par s’écouter, en accueillant ce qui vient, sans se juger. Aucun des messages qui viennent de notre intériorité n’est anodin.

Apprendre à les accueillir sans se juger prend du temps mais c’est l’investissement le plus rentable que je connaisse.

Pas la peine de voir trop grand tout de suite, chacun peut commencer à son rythme.

L’auto bienveillance est davantage une affaire de petits pas que d’exploits au 100m. Un long voyage sans carte ni GPS où l’on se perd parfois mais où chaque étape donne du sens à notre vie.

Etre bienveillant envers soi peut se traduire de multiples façons.

Par exemple :

Ne pas se juger. Accueillir, c’est tout.

Déconnecter. Mettre son portable en mode silencieux voire, soyons fous, le laisser éteint. Le monde ne s’arrêtera pas de tourner mais vous oui.

Prendre le temps. De respirer. De bouger. De ne rien faire. D’écouter une musique agréable. De parler à quelqu’un qu’on aime. De faire ce p’tit truc qu’on a envie de faire depuis tellement longtemps.

De savourer les moments sympas. Dans sa vie perso et au boulot. D’ouvrir un kifbook qui consigne tout ce qu’on vit de positif (photos, images, remerciements, recommandations, mots d’amour ou d’amitié…), comme une ressource durable qui réchauffe le coeur et booste la confiance à chaque fois qu’on s’y replonge.

De s’autoriser ce qu’on ne s’autorise pas d’habitude. De s’autoriser à y prendre goût.

Et de faire confiance à la vie pour la suite.

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2 Commentaires

  • Marie Bergmann - 19 décembre 2019

    Merci Laurent… C’est exactement ça
    Je vais y arrivé j’en suis sure 😉

    • Laurent MANUEL - 19 décembre 2019

      Bien-sûr Marie que tu vas y arriver 🙂

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